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Roch WAMYTAN, élu président du congrès pour la mandature 2022-2023



Discours d’investiture de Monsieur Roch Wamytan, élu président du Congrès, le 30 août 2022

Seul le prononcé fait foi

 

” Mr le Haut-commissaire de la République,

Messieurs les parlementaires,

Mr le président du Gouvernement et les membres du gouvernement,

Messieurs les présidents des assemblées de province,

Madame le maire de Nouméa,

Mr le président du Sénat coutumier, les présidents des conseils coutumiers et les chefs coutumiers,

Mesdames et messieurs les consuls généraux,

Monsieur l’archevêque de Nouméa et les présidents des églises protestantes,

Mesdames et messieurs les membres du congrès, mes chers collègues,

Mr le commandant supérieur des forces armées de la Nouvelle-Calédonie,

Mr le général commandant de la gendarmerie nationale,

Mr le directeur de la police nationale,

Monsieur le président du conseil économique, social et environnemental,

Mr Le premier président de la cour d’appel et procureur général près de cette cour,

Le président du tribunal administratif, le président du tribunal de première instance et le procureur de la République près ce tribunal, le président de la chambre territoriale des comptes,

Mr Le trésorier-payeur général, Mr le vice-recteur, Messieurs les commissaires délégués, secrétaire général et directeur de cabinet

Mesdames et messieurs les maires,

Messieurs les présidents des organismes consulaires,

Messieurs les chefs de services et établissements administratifs de l’Etat de la Nouvelle Calédonie et des provinces.

Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs de l’enseignement privé,

Mr le bâtonnier de l’ordre des avocats,

A vous tous avec vos titres, dignités et compétences,

Mesdames et messieurs,

« Je voudrais avant tout remercier l’ensemble des élu(e)s qui ont porté leur voix sur ma candidature et pour la quatrième fois consécutive, depuis 2019, me porte à la Présidence du Congrès pour la mandature 2022-2023.

Merci à la Première Vice-présidente, Mme Caroline Machoro-Reignier, de m’avoir représenté et si souvent supplée depuis 2020.

Merci également aux membres du bureau et la conférence des présidents qui ont assumé leur responsabilité à chaque fois qu’ils ont été sollicités et ce, à de très nombreuses reprises.

Je voudrais aussi saluer les présidentes et présidents des groupes politiques, l’ensemble des conseillers de cette assemblée, ainsi que leurs collaborateurs pour leur engagement au service de notre institution et de nos concitoyens.

Ma reconnaissance s’adresse également aux secrétaires généraux et à tous les agents du Congrès, qui redoublent d’efforts au quotidien pour maintenir un niveau d’exigence élevé de service public et ainsi assurer la bonne marche de l’institution notamment dans le processus de « fabrique » de la loi, et du contrôle de l’action de l’exécutif, cœur de métier de toute assemblée parlementaire.

Grand merci enfin à toutes celles et à ceux qui depuis 2019, m’accompagnent dans ma fonction, et dans mon agir, je vous exprime toute ma gratitude.

La mandature qui s’achève a été marquée par un concours d’évènements qui ont lourdement impacté les calédoniens.

Ainsi, une crise sanitaire violente a touché le pays dans ses racines profondes laissant des traces indélébiles et, engendrant malheureusement de nombreuses pertes humaines accompagnées d’un délitement de notre société avec d’importantes conséquences socioéconomiques.

Le maintien de la 3ème consultation en décembre 2021 a aussi généré une forte frustration pour une grande partie de la population. A cela, s’est ajouté l’intense calendrier électoral présidentiel et législatif, accentuant les clivages au sein de la population calédonienne.

Enfin, la manifestation d’évènements climatiques exceptionnels s’ajoute au désarroi du monde agricole et impactera certainement in fine les consommateurs que nous sommes.

Pourtant, au cours de cette période morose, ont émergé des signes d’espoir que nous devons garder à l’esprit pour préparer l’avenir.

Je retiendrais plus spécialement la capacité de résilience des calédoniens, l’innovation dont ont fait preuve tous les acteurs locaux face aux difficultés, et la solidarité des citoyens envers ceux qui sont les plus vulnérables. Ces signes que sont la résilience, l’innovation et la solidarité deviennent des marqueurs spécifiques de notre société.

Sur le plan institutionnel, malgré les contraintes sanitaires, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a assuré son rôle et a su se donner les moyens de fonctionner, dans le respect des règles, comme l’ensemble des collectivités de la Nouvelle-Calédonie.

Mesdames et Messieurs, cette nouvelle mandature qui s’ouvre, sera particulière.

Elle le sera parce que les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont immenses et sans précédent.

En tant que représentants du Peuple, élus démocratiquement, notre responsabilité nous oblige à sortir de nos postures politiques au nom de l’intérêt général. Cela devient une nécessité pour sauvegarder la cohésion et la paix en Nouvelle-Calédonie. La paix ne se décrète pas, elle se construit chaque jour par la volonté de chacun d’œuvrer pour le bien commun et la justice sociale.

Après deux années marquées par les crises économique, sanitaire et politique, nombre de Calédoniens souffrent d’être mal nourris, mal logés ou encore de ne pas être pris en considération.

Dans cet hémicycle, nous devons tous nous sentir engagés, en tant qu’élus du peuple, dans une responsabilité collective de réduire les inégalités sociales, de relancer l’économie pour impulser un nouvel élan à la consommation des ménages et en clair, à redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens pour leur redonner confiance et dignité en leur avenir et en celui d’un pays émancipé sorti enfin de la permanence d’une culture de dépendance toxique.

La prise en compte de l’humain dans son environnement doit aussi être au cœur des politiques publiques. Il faut repenser notre système et initier un processus de rupture avec un héritage imposé qui ne convient plus à une société animée d’une volonté et une ambition de se moderniser pour mieux affronter les défis de ce 21ième siècle.

Notre insularité ne doit pas nous enfermer mais au contraire, nous inciter à innover.

Ces réalités nous conduisent à engager des réformes structurelles dont le pays a tant besoin. C’est le sens même de la stabilité des institutions qu’une majorité d’entre nous a appelé de ses vœux. Cette stabilité est un gage de confiance et je mettrai tout en œuvre pour que cette trajectoire commune atteigne les objectifs visés.

Cela se traduira par la nécessité d’une coordination interinstitutionnelle optimale, une mutualisation des moyens et un « agir » en commun pour une meilleure efficience.

Pour réaliser ces objectifs, chacun doit être respecté en tant que personne, formation politique, ou groupe politique constitué. Chaque parti politique quelque soit sa taille ou son âge, assume à la place qui lui revient, sa part de responsabilité dans l’action politique.

S’agissant des minorités politiques, qui constituent un maillon essentiel dans toutes les démocraties du monde, et notamment en Nouvelle Calédonie, elles n’ont pas à faire l’objet d’un processus de stigmatisation à outrance, parce que considérées comme des contrevenants à la loi du plus fort, ce n’est pas acceptable au niveau de la démocratie, pace que ces minorités participent autant que les majorités politiques à lutter contre les fléaux de notre société et œuvrent à la cohésion sociale.

Préserver la démocratie, c’est sauvegarder la paix, c’est pourquoi, je m’engage à ce que le Congrès soit renforcé, en tant que « maison du peuple », pour doter la démocratie calédonienne d’une institution capable de réunir la volonté de toutes les communautés présentes autour de l’intérêt général, du bien commun et du « vivre ensemble ».

C’est dans cet esprit, que la mission sur l’évaluation du Congrès initiée en 2019 et menée par un panel d’experts internationaux depuis 2019, a formulé ses premières recommandations. Ces travaux alimenteront nos réflexions dans les mois à venir, et permettront, je l’espère, de nous rassembler autour d’une vision commune pour notre institution.

Avant de conclure, j’ai une pensée pour toutes les personnes et personnalités qui nous ont quitté cette année, en leur mémoire, je voudrais partager avec vous une pensée mise par écrit par deux auteurs locaux :

« La paix avec nous et avec les autres quand, ayant été nous-mêmes victimes de l’oppression, de l’humiliation, de la haine ou de la violence, nous osons tendre la main – non pas pour oublier car la mémoire reste – mais pour nous souvenir ensemble aujourd’hui afin d’en préserver nos enfants ou de faire en sorte que les générations futures gardent le meilleur de ce que nous leur aurons laissé pour le transmettre encore et encore. »

Je vous remercie. »






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